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Soutenance

Louis SOGNOT, artiste décorateur (1892-1970) / Soutenance de thèse / William Le Calvez

L'ED 441 a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de William Le Calvez, préparée sous la direction de Stéphane Laurent :

Louis SOGNOT, artiste décorateur (1892-1970)

Lundi 23 Juin 2025 à 9h00 à la Galerie Colbert – 2, rue Vivienne – Paris 2e – Salle Jullian (1er étage)

Jury

Elena Dellapiana , Professeure, Politecnico di Torino (rapporteur)
Paul-Louis Rinuy , Professeur, Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis (rapporteur)
Marc Decimo, Professeur, Université Paris Nanterre (examinateur)
Stéphane Laurent, Maître de conférences HDR, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (directeur de thèse)

Résumé

Cette thèse retrace la carrière de Louis Sognot (1892–1970), figure majeure mais encore insuffisamment étudiée des arts décoratifs en France, en mettant en lumière la globalité de son œuvre. Elle vise particulièrement à éclairer les aspects méconnus de son héritage, notamment en réévaluant son rôle d’enseignant et sa contribution durable à l’innovation technique et esthétique. Par une analyse croisée de ses réalisations et engagements professionnels, elle révèle la cohérence d’un parcours alliant recherche formelle, rigueur constructive et réflexion sociale sur l’habitat moderne.
La trajectoire de Louis Sognot se distingue par une continuité exemplaire, initiée en 1919 avec son entrée à l’atelier Primavera du Printemps. Dès 1922, au Salon d’Automne, il s’écarte des styles historicistes pour s’inscrire résolument dans le mouvement moderne européen. À partir de 1927, il devient l'un des pionniers français du mobilier métallique, réalisant notamment le fumoir et le salon de thé du Printemps ou encore un projet de chambre coloniale. Son adhésion à l’Union des Artistes Modernes en 1929 confirme son orientation rationaliste et fonctionnelle. Avec Charlotte Alix (1928–1934), il réalise plusieurs commandes prestigieuses, telles que la résidence du maharajah d’Indore (1930–1932) ou la salle du conseil des laboratoires Roussel, en utilisant de nouveaux matériaux industriels comme le duralumin, l'acier tubulaire et les laques modernes. Par la suite, Louis Sognot aménage de nombreux espaces institutionnels et privés, où il conjugue esthétique, ergonomie et modularité adaptée aux nouveaux modes de vie. Après 1945, impliqué dans la reconstruction, il conçoit un mobilier économique pour les logements sinistrés et explore activement le rotin ainsi que des matériaux innovants tels que le latex, le polyester, l'osier et le bambou. Présent aux grandes expositions internationales (Paris 1925, Bruxelles 1935 et 1958), il développe des collaborations industrielles avec les maisons Rinck, Wagner et le créateur Serge Mouille. Enfin, son activité d’enseignant à l’École Boulle, à l’École Élisa Lemonnier et à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs lui permet de former plusieurs générations de créateurs en associant rigueur technique et ouverture esthétique. Refusant toute hiérarchisation entre arts appliqués et arts « nobles », Louis Sognot porte une conception unifiée des arts décoratifs, contribuant ainsi durablement à ancrer la création française dans la modernité.

Mots-clés

Arts décoratifs ; Modernité ; Union des Artistes Modernes ; Atelier Primavera ; Arts appliqués ; Mobilier tubulaire ; Avant-garde ; Modernisme ; fonctionnalisme ; Mobilier métallique ; Reconstruction.