Memorias Inquietas. Arts visuels et politiques de la mémoire au Chili depuis 1968
L’ED 441 a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de Roberta Garieri, préparée sous la direction d’Elvan Zabunyan :
Memorias Inquietas.
Arts visuels et politiques de la mémoire au Chili depuis 1968
14 décembre 2024
14h30, Centre Panthéon – 12 Place du Panthéon – Paris 5e – salle 6
Jury
Paola Barreiro López, Professeure des universités, Université Toulouse Jean Jaurès, Rapportrice
David Castañer, Maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Examinateur
Philippe Dagen, Professeur des universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Examinateur
Isabel Plante, Professeure des universités, Université de Buenos Aires, Rapportrice
Lionel Souquet, Professeur des universités, Université Rennes 2, Examinateur
Elvan Zabunyan, Professeure des universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directrice de thèse
Résumé
Cette thèse propose une analyse des relations entre les arts visuels et les politiques de la mémoire au Chili depuis 1968, et plus précisément de la manière dont les arts visuels sont capables de reconfigurer des passés et des présents traumatiques, de réclamer des mémoires niées ou déformées par les récits officiels. En Amérique latine, l’expression « politique de la mémoire » est apparue au moment de la restauration des régimes démocratiques, dans les années 1980 et 1990, indiquant les modalités institutionnelles de gérer, représenter et penser le passé, notamment les nombreuses manifestations adoptées par le terrorisme d’État dans les pays du Cône Sud pendant les dictatures des années 1960 et 1980. Depuis lors, la question de la mémoire – de comment enregistrer, définir et se souvenir de l’expérience de la réalité – est devenue une dimension et une préoccupation observable dans le débat politique, la recherche universitaire et la pratique artistique, permettant ainsi de révéler ce qui avait été caché et nié par les versions historiques nationales.
À travers une étude de cas sur le Chili, ce travail explore la manière dont la mémoire a influencé les arts visuels depuis les années 1960, devenant un exercice critique, une pratique de résistance et de vérité afin de contraster les imaginaires de la nation figés par un ordre fondé sur la violence de l’impérialisme, du capitalisme néolibéral et du patriarcat. L’importance de cette relation réside alors dans la représentation et la reconfiguration qu’elle propose du conflit historique entre des récits controversés. En renouant les liens avec le passé, cette étude rétrospective vise à présenter une tradition artistique spécifique au contexte qui met en lumière les mémoires essentielles nécessaires à la promotion d’une société démocratique et inclusive dans le présent.
Mots-clés
Chili, Amérique latine, Histoire de l’art contemporain, Histoire politique et culturelle, Politique de la mémoire, Mémoire collective, Résistance artistique