Soutenance de thèse / Ben Lakhdar / Couture coloniale. L’orientalisme dans la mode parisienne au passage du XXe siècle (1860-1930)

L'ED441 a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de Khémais Ben Lakhdar, préparée sous la direction de Pascal Rousseau :

le 23 mai 2025 

15h00 - 19h00

Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - 12, place du Panthéon - Paris 5e - Salle 216

Jury

M. Jérémie CERMAN, Professeur, Université d’Artois
M. Manuel CHARPY, Directeur du laboratoire InVisu (CNRS/INHA)
Mme Ariane FENNETAUX, Professeure, Université Sorbonne Nouvelle
M. Pascal ROUSSEAU, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Directeur de la thèse
Mme Valerie STEELE, Directrice, Musée du Fashion Institute of Technology (New York)

Résumé

Cette thèse vise à analyser l’interdépendance complexe entre le fait colonial et l’orientalisme dans la couture parisienne au passage du XXe siècle. Elle se donne pour objectif de réexaminer cette tendance vestimentaire, en se focalisant sur les vêtements orientaux, sur les créations des couturiers, tout en les mettant en relation avec les grands bouleversements géopolitiques de l’époque. Il s’agit de montrer que l’orientalisme, bien plus qu’une simple tendance passagère, est un mouvement structurant de l’émergence d’une nouvelle idée de mode au XIXe siècle à Paris. Elle se fonde notamment sur toute une série de cultures matérielles orientales, abondamment réceptionnées dans toutes les capitales européennes du fait de l’expansion des Empires et de la mise en place méthodique d’une appropriation culturelle des peuples dominés. L’étude de ces objets et vêtements offre au couturier la possibilité de renouveler leur esthétique et leur approche de la confection. C’est pourquoi nous cherchons à mettre en lumière le fait que le mouvement orientaliste vestimentaire n’est pas uniquement une façon de fantasmer l'ailleurs et l’exotisme. Bien plus que cela, il est une base solide sur laquelle se fonde une reconfiguration profonde du processus créatif des couturiers parisiens. Le dire de cette manière nous a permis de démontrer que la création vestimentaire orientaliste est une forme de colonialisme. Ainsi, cette thèse s’emploie à rendre compte de la structuration de ce mouvement dans la couture, à travers l’identification de ses acteurs, de ses modes d’action, de ses réseaux, de grands tournants ; tout cela mis en regard du vêtement dans ses nombreuses esthétiques et sa matérialité.