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Soutenance

Soutenance de thèse / Clémence Legoux / De la mandorle aux nuages dans l’art italien de la Renaissance

L’ED 441 a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de Clémence Legoux, préparée sous la direction de Monsieur Philippe Morel.

Samedi 26 novembre 2022 à 14h00
Galerie Colbert (salle Vasari) - 2 rue Vivienne, 75002 Paris

Jury

Guillaume CASSEGRAIN, Professeur, Université Grenoble Alpes, pré-rapporteur
Bertrand COSNET, Maître de conférences, Université de Lille
Frédéric COUSINIE, Professeur, Université de Rouen Normandie, pré-rapporteur
Anne-Laure IMBERT, Maître de conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Philippe MOREL, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur de la thèse
Anne-Orange POILPRE, Maître de conférences, HdR, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Résumé

Cette thèse traite d’une catégorie de motifs iconographiques regroupés a postériori par un vocable commun : mandorle. Elle vise à expliquer l’usage et la signification de la mandorle dans l’art italien jusqu’au début du XVIe siècle. Il s’agit d’une part de comprendre que le schème de la « mandorle-glorieuse » s’est mis en place à travers la question de la représentation de l’essence et des énergies dans l’art byzantin et carolingien. Au début de la Renaissance la question se transpose alors en termes de gloire interne et de gloire externe. La Vierge, dans un premier temps, puis les saints se voient alors englobés dans une gloire externe symbolisée par une mandorle. Il ne s’agit alors plus de la représentation d’une vision, ni d’un concept divin, mais bien de celle de l’expérience visionnaire vécue par certains saints. Du fait que la mandorle soit une forme géométrique, son utilisation est mise à mal par les injonctions albertiennes voulant que seul ce qui est visible dans la nature soit représenté dans l’art. La naturalisation de sa forme et de son cerne prend alors place au début du XIVe siècle avec Giotto, et cela particulièrement par le biais des éléments atmosphériques. Progressivement les nuages vont déposséder la mandorle de sa signification. La mandorle investie par l’art de la Renaissance perd alors l’exclusivité de son usage christique et la rigidité de ses règles d’utilisation. Dans un second temps, il s’agit de porter son regard sur la mutation qui s’opère entre les représentations de la Vierge portant l’image du Christ et celles de la Vierge portant le Christ. Passage d’un médaillon, d’une image sur un bouclier à une mandorle utérine et virginale. La réflexion s’ouvre sur les liens entre cet utérus et les illustrations des ouvrages médicaux sur la grossesse et l’anatomie féminine. La représentation de la Vierge enceinte rendant visible « le fruit de ses entrailles » est réutilisée pour Dieu le Père. La mandorle devient alors une métaphore visuelle de la matrice divine, évoquant à la fois le lieu divin eschatologique que les fidèles chrétiens souhaitent rejoindre après leur mort, mais aussi le lieu divin dans lequel la création est formée. Ce lieu d’origine et de fin, mis en place à travers les représentations de l’Assomption et de l’Immaculée Conception, n’est pas exempt d’une naturalisation au XVe et XVIe siècles. Les nuages et la lumière deviennent alors des lieux propices aux formes inchoatives, à la naissance et au surgissement, remplaçant par là même la mandorle matricielle.

Mots-clés

Mandorle – Gloire – Matrice – Naturalisation – Théologie et Art – Renaissance – Nuages – Phénomènes atmosphériques – Théâtre – Formes.