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Soutenance

Soutenance de thèse / Esther Guillaume / Représenter le Temple de Jérusalem dans les Pays-Bas du XVIIe siècle : une fabrique contestée des identités collectives

L’ED 441 a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse d’Esther Guillaume, préparée sous la direction de Colette Nativel : 

Représenter le Temple de Jérusalem dans les Pays-Bas du XVIIe siècle : une fabrique contestée des identités collectives

29 novembre 2025
14h00, Salle Demargne, Galerie Colbert

Jury

Stijn Bussels (Universiteit Leiden), Rapporteur
Koenrad Jonckheere (Universiteit Gent), Examinateur
Véronique Meyer (Université de Poitiers) Rapporteur
Colette Nativel (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) Directrice de thèse
Michel Weemans (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) Examinateur

Résumé

Dans les Pays-Bas du XVIIe siècle, le Temple de Jérusalem devint un outil d’exploration herméneutique majeur, à la croisée d’enjeux religieux, politiques et artistiques. Bien qu’il ait été détruit depuis l’Antiquité, il fut sans cesse réinventé par la peinture, la gravure et l’architecture. Conçu selon les directives transmises à David par Dieu lui-même, sa reproduction offrait un moyen d’interroger le fonctionnement et le dessein de la Création. Ces représentations contribuèrent aussi à la fabrique des identités religieuses et politiques de la République, en nourrissant l’idée d’un « nouvel Israël » établi dans une Terre Promise moderne après la longue guerre d’indépendance contre l’Espagne (1568-1648). Ces images participèrent en outre à l’élaboration d’une mémoire collective, tout en reflétant les tensions d’une société multiconfessionnelle où coexistaient l’orthodoxie calviniste, une forme de tolérance civique et une curiosité ambivalente pour le judaïsme. Porteuses d’une valeur cognitive propre, ces images ne se réduisaient pas à des instruments d’exégèse ou à des allégories patriotiques : par leur matérialité même, elles produisaient du sens, en articulant la temporalité de l’histoire moderne et celle de l’histoire sacrée. Ainsi réinventé dans la République néerlandaise, le Temple se révèle à la fois miroir et moteur des dynamiques religieuses, culturelles et politiques qui façonnèrent la conscience collective de cette société en plein essor.


Mots-clés : cultures visuelles – identités – mémoire collective – Temple de Jérusalem – Pays-Bas – estampe – Temps modernes – histoire de l’art