Soutenance de thèse / Lucille Calderini / L’estampe de décoration intérieure à Paris au XVIIe siècle : modèle, représentation, œuvre
L’ED 441 a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de Madame Lucille Calderini, préparée sous la direction de Monsieur Etienne Jollet :
L’estampe de décoration intérieure à Paris au XVIIe siècle : modèle, représentation, œuvre
Le samedi 22 octobre 2022
à 14h00, à la Galerie Colbert – 2, rue Vivienne – Paris 2e, salle Jullian (1er étage)
Jury
Pascal Bertrand, Professeur, Université de Bordeaux Montaigne, rapporteur
Bénédicte Gady, Conservatrice du patrimoine, Musée des Arts Décoratifs de Paris, examinateur
Jean-Philippe Garric, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, examinateur
Etienne Jollet, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur de thèse
Céline Ventura-Teixeira, Maître de conférences, Université d’Aix-Marseille, examinateur
Richard Wrigley, Professeur émérite, University of Nottingham, rapporteur
Résumé
L’étude des fonds d’estampes à caractère décoratif, pour la plupart conservés à la BnF, a permis de regrouper un corpus d’œuvres composé de plusieurs centaines de planches éditées à Paris entre 1570 et 1715. Ces gravures, souvent regroupées sous forme de suites ou de recueils, portent sur
un même sujet, la décoration intérieure. Ce corpus invite à s’interroger sur l’usage et le statut de l’estampe de décoration intérieure au XVIIe siècle. Premièrement rattaché à la grande catégorie de la gravure d’ornement qui contribue à établir un langage propre au vaste domaine de la décoration, ces compositions intègrent différents niveaux de perception du décor pour se spécialiser dans l’embellissement des espaces intérieurs. Le corpus est constitué de « dessins » de décoration, qui sont aussi des « desseins », au sens de projets d’ornementation propres à l’espace intérieur. Gravé d’après des décors existants dont le Louvre, les Tuileries ou Versailles ou intégralement inventé, le contenu iconographique de ces planches renvoie à la notion de modèle et parvient à retranscrire la poétique des grands décors du XVIIe siècle. De Jacques Androuet du Cerceau à Jean Lepautre et Jean Berain, la diversité des profils à l’origine de ces compositions permet l’élaboration d’une grande typologie de motifs. La gravure de décoration intérieure devient le médium de circulation et de diffusion d’un modèle ornemental.
Notre questionnement s’articule autour de trois grands axes : les formes de représentation du décor dans l’estampe ainsi que l’usage comme patron à suivre plus ou moins fidèlement en architecture ; l’établissement d’un modèle descriptif et prescriptif, comme exemple de plus haut degré, notamment en regard de la théorie architecturale et de la littérature artistique, ainsi que des usages sociaux de l’espace ; la réception, soit la libre interprétation du modèle décoratif diffusé par le médium gravé pour solliciter invention, imaginaire et rêverie du spectateur. S’instaure autour de la décoration des intérieurs et de la perception des « dedans » au XVIIe siècle l’idée de dépassement du modèle graphique, d’invraisemblance et de vision utopique de l’espace décoré. Notre analyse met au jour différentes modalités de création et de réception du modèle de décoration intérieure, autant dans les domaines techniques des chantiers décoratifs et architecturaux que dans la possibilité d’une interprétation plus libre par le spectateur, que celui-ci soit artiste ou amateur d’estampe. Il s’agit donc de s’interroger sur les fonctions et les usages de la gravure de décoration intérieure au XVIIe siècle et plus largement sur les possibilités de réception au-delà du domaine technique, ornemental et décoratif.
Mots-clés
Décoration intérieure ; Ornement ; Estampe XVIIe siècle ; Modèle ; Gravure d’ornement ; Théorie architecturale ; Grand décor français ; Imaginaire