Soutenance de thèse / Lydia Haddag / Les mondes de l'art maghrébins au XXe siècle
L’ED 441 a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de Lydia Haddag, préparée sous la direction de Mercedes Volait, en codirection avec Alain Messaoudi
Les mondes de l'art maghrébins au XXe siècle : une lecture comparatiste de l'histoire des collectifs artistiques, Alger-Tunis, 1930-1990
15 novembre 2025
14h00, Galerie Colbert, Salle Jullian
Jury
Emmanuel Blanchard
Jessica Gerschltz
Véronique Goudinoux
Tristan Leperlier
Alain Messaoudi (co-dir.)
Maureen Murphy
Mercedes Volait (directrice de la thèse)
Résumé
Au Maghreb, l’histoire de l’art s’est longtemps écrite à travers la mise en avant de figures consacrées et intégrées aux grands récits nationaux. Mais que devient cette histoire lorsqu’on déplace le regard vers les expériences collectives de création ? Des archives en français et en arabe, des catalogues d’expositions, des articles de presse ainsi qu’une vingtaine d’entretiens avec des artistes et des acteurs culturels permettent d’esquisser des éléments de réponse à ces questionnements, en prenant pour terrain les villes d’Alger et de Tunis. De la période coloniale aux décennies post-indépendance, les regroupements de peintres et d’écrivains – associations, sociétés d’art, académies, syndicats professionnels ou collectifs informels – ont constitué des espaces de sociabilité, d’expérimentation et d’engagement. Plus qu’un simple cadre organisationnel, ils apparaissent comme des lieux où se sont négociés des partis pris esthétiques et idéologiques, mais aussi des solidarités, des tensions et des revendications d’ordre matériel. L’analyse de leur trajectoire met en évidence une continuité faite de ruptures et de reprises, et montre comment leur mémoire a été recomposée a posteriori, entre atomisation, patrimonialisation et mythification. Le résultat de cette recherche est une relecture de l’histoire sociale et culturelle de l’art au Maghreb entre 1930 et 1990. Elle restitue aux collectifs leur place dans la fabrique de la modernité artistique et propose une perspective comparée et polycentrique des mondes de l’art, attentive aux circulations transnationales autant qu’aux ancrages locaux.