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Soutenance

Soutenance de thèse / Martin Hullebroeck / Les collections, trophées et vétérans coloniaux et la naissance du Musée royal de l’Armée

L’École doctorale 441 a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de Martin Hullebroeck, préparée sous la direction de Dominique Poulot :

Les collections, trophées et vétérans coloniaux et la naissance du Musée royal de l’Armée

Vendredi 22 décembre 2023 à 14h à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Galerie Colbert – 2, rue Vivienne – Paris 2e – salle Vasari (1er étage)

Jury

Mme Noémie Étienne, Universitätsprofessor Doktor, Universität Wien, Rapporteuse
M. Arnaud Bertinet, Maître de Conférences, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
M. Pieter ter Keurs, Hoogleraar, Universiteit Leiden, Rapporteur
M. Dominique Poulot, Professeur émérite des Universités, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Résumé

L’Exposition universelle de Bruxelles de 1910 présente une exposition temporaire intitulée le « Musée de l’armée ». Précurseur du Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire, institué en 1911 et inauguré en 1923, il marque une étape importante dans l’émergence d’un nouvel intérêt que nous appelons la « curiosité militaire ». Celle-ci se distingue des approches d’histoire technique et décorative de l’armement et s’intéresse à l’ensemble de la vie militaire. La thèse resitue la naissance du Musée de l’Armée à travers les enjeux sociétaux et institutionnels, les réseaux d’acteurs et les conceptions muséographiques de l’époque : la reprise de l’État indépendant du Congo par la Belgique, le service militaire personnel, l’histoire des institutions muséales, le statut social des vétérans, des pratiques de collecte et d’étude. À travers l’examen des objets, la thèse met en avant la convergence d’intérêt des prêteurs ou donateurs d’objets et des organisateurs du Musée : le souhait des vétérans d’améliorer leur statut social et de bénéficier de la reconnaissance de la Belgique ; l’objectif des organisateurs du musée d’exposer des objets et des souvenirs à la gloire des militaires belges. Cette convergence se cristallise dans le choix des objets, assimilés à des prises de guerre et des trophées, liés à la présence d’Arabo-Swahilis et de populations islamisées en Afrique centrale, un choix qui participe à la légitimation de l’entreprise coloniale comme lutte antiesclavagiste et civilisatrice.

Collections, trophies and colonial veterans, and the birth of the Royal Museum of the Army. — The 1910 Brussels International Exposition revealed to the Belgian and international public a smallscale exhibition presented as a “Museum of the Army”. Soon after the closure of the World Fair, part of this exhibition would eventually form the Royal Museum of the Army, created in 1911 and inaugurated in 1923. The opening of the 1910 temporary exhibition constituted a significant step in legitimizing a new interest into military curios. We call it the “military curiosity”. Its amateurs and collectors focus on the broad military life and its history rather than limiting their interest to the technical and decorative history of weaponry and costume. This thesis sets the birth of the Museum of the Army into various social, institutional and museographical contexts: the annexion of the Congo Free State by the Belgian state, the establishment of national service, the history of museums, the social status of colonial veterans, and collecting and study practices. Through the histories of various objects, this thesis highlights the confluence of the collectors’ interests and those of the exhibition’s organisers: the colonial veterans’ desire to improve their social status, public and state recognition and gratitude; the museum’s intent to exhibit objects and souvenirs gloryfying Belgian armed forces. The selection of objects regarded as spoils of war and trophies reflects this confluence of interests. Furthermore, the objects being linked to Swahili-Arabs and Islamized communities of Central Africa, the Museum of the Army legitimates the colonisation as an abolitionist struggle and civilising mission.

Mots-clés
Belgique, collecte coloniale, collectionneurs et collections, curiosité militaire, État indépendant du Congo, musée militaire, Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire, trophée, vétérans coloniaux