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Soutenance

Soutenance de thèse / Thaïs Bihour / « À feu ! À poils ! Et à sang ! » Les atrocités allemandes au sein de la culture visuelle française de la Grande Guerre

L’ED 441 a le plaisir de vous inviter à la soutenance de thèse de Thaïs Bihour, préparée sous la direction de Monsieur Pascal Rousseau et la codirection de Madame Annette Becker.

Mercredi 14 décembre 2022 à 9h00
Galerie Colbert (salle Demargne) - 2 rue Vivienne, 75002 Paris

Jury

Annette BECKER, Professeure Émérite, Université Paris Nanterre, codirectrice de thèse
Sylvie LE RAY-BURIMI, Conservatrice en chef du patrimoine, Musée de l’Armée
Manon PIGNOT, Maîtresse de conférences HDR, Université de Picardie Jules Verne, rapportrice
Pascal ROUSSEAU, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur de thèse
Bertrand TILLIER, Professeur, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Laurence VAN YPERSELE, Professeure, Université catholique de Louvain, rapportrice

Résumé

À partir du 4 août 1914, l’armée allemande envahit la Belgique et le nord de la France. Si la violation de la neutralité belge est un choc pour l’opinion internationale, l’horreur suscitée par les atrocités allemandes font retomber l’opprobre sur l’Allemagne, accusée de porter à elle seule la responsabilité du conflit : rapidement, les récits d’exactions – incendies, viols, pillages, exécutions collectives – s’étalent dans les journaux et donnent lieu à une iconographie prolixe mettant en lumière la souffrance des civils. L’empathie envers ces victimes érigées en martyrs de la Patrie va pourtant s’amenuiser et se retourner contre elles : trop affaiblies pour subvenir à l’effort de guerre, accusées de voler le travail des populations locales ou de mettre au monde des enfants nés de viols commis par l’ennemi, elles finissent par susciter le rejet. Ainsi, les représentations d’atrocités allemandes connaissent le même destin que les populations qu’elles évoquent : si la thématique apparaît peu dans la presse en 1914, elle s’avère pléthorique durant l’année 1915. Son déclin s’amorce dès 1916, préfigurant le rejet et l’oubli qui touchera les victimes. Cette thèse a donc pour vocation d’analyser l’iconographie des atrocités allemandes au sein de la culture visuelle et discursive de la Grande Guerre à l’aune de ses motifs et des médiums œuvrant à leur diffusion, et ce tant auprès d’un public adulte qu’enfantin – l’acculturation guerrière étant une composante essentielle de la culture de guerre en 1914-1918. Il s’agira également de mesurer et, plus encore, de relativiser l’influence effective de la propagande sur l’imaginaire collectif français à l’égard de notre objet d’étude.

Mots-clés

Grande Guerre - Atrocités allemandes - Viols de guerre – Destructions de patrimoine – Atteintes corporelles - Enfance en guerre - Caricature – Dessin de presse - Censure – Propagande