Groupe de recherche Transfrontaliers
Comité organisateur
Eveline Deneer, docteur (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne /Technische Universität Berlin)
Jacopo Ranzani, doctorant (Université Bourgogne Franche-Comté/Ludwig-Maximilians-Universität München), chargé d’études et de recherche (Institut national d’histoire de l’art)
Sara Vitacca, docteur (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)
En 1978, dans un article paru dans la revue Art History, l’historien de l’art polonais Jan Białostocki se demandait si l’histoire de l’art pouvait véritablement être susceptible de fonder une communauté internationale au même titre que d’autres disciplines scientifiques. « A plea for internationality » – tel est le titre de l’article en question – était surtout l’expression d’un souhait : celui de dépasser les barrières des langues et des cultures pour aboutir à un dialogue plus fluide entre les méthodes et les recherches d’historiens de l’art de nationalités et origines différentes. L’actualité de ce texte s’avère particulièrement frappante aujourd’hui, à une époque où l’histoire de l’art est de plus en plus appelée à abandonner un point de vue purement local pour se hisser à une dimension internationale, tandis que de nouvelles formes de migrations des chercheurs favorisent les voyages, les déplacements, et, par conséquent, le mélange des approches, des langues et des méthodes. Internet et les réseaux sociaux (Academia, ResearchGate, Linkedin…), ainsi que la disponibilité accrue de ressources en ligne, ont également contribué à décloisonner les bornes géographiques de la recherche en histoire de l’art et à faciliter les contacts.
Le groupe doctoral de recherche Transfrontaliers naît de l’envie de faire le point sur l’état de cette dimension internationale de la discipline afin de réfléchir aux enjeux et aux difficultés pratiques et théoriques qu’elle engage. Plus que l’étude de sujets transnationaux ou les questions de transfert culturel, déjà abondamment explorées ces dernières années, nous proposons donc d’interroger les parcours et les expériences des historiens de l’art eux mêmes, afin de mettre l’accent sur les pratiques actuelles de la discipline, sur les outils, les potentialités et les limites d’une histoire de l’art confrontée aux échanges entre les pays.
Pour ce faire, ce groupe de recherche souhaite avant tout réunir une communauté de doctorants, de jeunes chercheurs, de chercheurs confirmés ou de conservateurs, français ou étrangers, qui travaillent dans des aires géographiques différents de celles de leur formation, et qui ont envie de s’interroger sur leur propre démarche, à travers un dialogue ouvert. Ce groupe s’adresse également à tous ceux qui pourraient être intéressés de manière plus générale par ces questions d’échange et de circulation, dans la mesure où ils envisagent d’entamer une période de recherche ou de travail à l’étranger. Il s’agira par la suite de proposer des débats et des rencontres, suivis de workshops, de journées d’études, voire d’un carnet de recherche, pour explorer les questions méthodologiques et théoriques associées à ces migrations modernes des historiens de l’art. Nous envisageons ainsi de toucher aux questions pratiques de visibilité, de réseaux, de langues, de traductions, au cœur de toute discipline qui souhaite devenir véritablement transfrontalière.
Nous vous invitions à nous contacter à l’adresse mail ci-jointe pour confirmer votre présence ou nous faire parvenir vos idées et questions sur le projet : contact@transfrontaliers.net