Décoration intérieure et plaisir des sens
(1700-1850)
Dès le début du XVIIIe siècle, l’idée de plaisir — comme recherche de sensations agréables — devient une composante essentielle et constante de la société. Selon l’historien Paul Hazard, la sensation permet alors à l’individu de prendre conscience de l’existence du monde qui l’entoure, et devient une préoccupation centrale pour les hommes de lettres et les artistes. Dans les espaces intérieurs, ce nouveau rapport de proximité entre l’homme sensible et les murs, le mobilier ou les objets du décor se ressent au travers des interrogations sur la place du plaisir sensoriel dans la distribution, l’ameublement et l’ornementation.
Ce paradigme est au cœur des articles présentés dans cet ouvrage. Focalisés sur la production européenne entre 1700 et 1850, leurs auteurs examinent les sensations sous l’angle de la culture matérielle, des normes sociales ou de l’usage des différentes pièces du logement, que celui-ci ait été édifié, théorisé ou simplement imaginé. En s’appuyant sur des méthodologies variées, les différentes études montrent le rôle central joué par le plaisir, le confort, la commodité ou encore l’agrément dans la conception des intérieurs à cette période. Affectant toutes les échelles de l’habitat, de la construction du bâtiment à la décoration de ses recoins les plus intimes, les sens du toucher, de l’odorat, de la vue ou de l’ouïe sont autant d’éléments auxquels les architectes, les artistes et les artisans devaient prêter attention pour satisfaire les exigences de leurs utilisateurs aux perceptions aiguisées.
Contributions de Muriel Barbier, Élisabeth Caude, Christina Contandriopoulos, Aurélien Davrius, Joséphine Grimm, Johanna Ilmakunnas, Olivier Jandot, Desmond-Bryan Kraege, Ulrich Leben, Frédéric Leblanc, Erika Wicky.